11/03/2010

pure morning.







J'avais le besoin substantiel de le voir. Aujourd'hui. Alors j'étais assise à ma table, à sursauter de la tête à chaque fois que la porte claquait à l'autre bout, j'écoutais d'une oreille Pauline et Aline parler de la fille blonde et moche à trois tables de là, et je sursautais de la tête comme une gamine qui attend l'heure du père noël. C'était désagréable de ne pas pouvoir parler de ça, de leur demander si il allait venir. Ou pas. Ou peut-être. Qu'est-ce qu'il foutait? Qu'est-ce qu'on peut bien foutre un jeudi après-midi, à part venir faire semblant de travailler en gazouillant joyeusement?

Je voulais juste l'entendre dire qu'on était fait pour être ensemble à force d'être pareil, lui répondre que ça allait se faire, et puis qu'on se batte en foutant des coups aux autres par inadvertance, en rigolant du coin des yeux quand ils auraient dit qu'on était vraiment trop cons.

J'ai envie d'être la meilleure amie de ce type que je connais à peine. Qu'il fasse des gestes que je détesterais voir, en insultant les autres quand on me regarderait de travers. Il me parlerait de son ex, de se qui lui chatouille dangereusement les entrailles, de sa nouvelle copine, on baiserait sous exta, et on regarderait les vieux Tarantino en gémissant sur la putréfaction de notre politique actuelle. On irait sur les bords de l'eau, ou sur le goudron à la fin d'une journée d'été, on se battrait encore, sur quoi il passerait son bras autour de mes épaules comme la dernière fois en disant un truc intelligent qui commencerait par, Anna, ma petite Anna...

J'étais tellement putain de frustrée que je me suis barrée. Quand je suis rentrée, sous l'effet de la colère le bol rempli de crème anglaise a terminé en miette sur le sol. La crème anglaise envahissant le dessous du placard.






Que j'aille crever en enfer ou ailleurs avec mes débordements. Que j'aille agoniser sur la chaussée, dans le lit d'un inconnu, sous une pile de livres, dévorée par les vers à mouches puisque l'intensité de mes sentiments n'arrive jamais à être contentée. Puisque mon ventre grouille sans jamais être rassasié. J'aime trop fort, trop vite, tout le temps. Je n'ai hélas pas à me forcer, moi. Putain d'extraterrestre.

1 commentaire:

  1. je n'aime jamais du coup je ne casse pas de bol, d'ailleurs je ne casse jamais rien JE SUIS FROIDE je deviens psycho-rigide ça me flippe. à chacun son système solaire

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22h22