29/03/2010

Il est brun, des pommettes hautes, le regard sombre, et des poignets fins. La chemise noire bien repassée, rangée dans son pantalon noir, sous sa ceinture noire. La taille fine, des ongles parfaits, des boucles bien agencées.

J'ai cru que le temps se dilatait lorsqu'il arrachait mes tickets pour la conférence. C'était les trois secondes qui se baladaient entre deux minutes et quelques heures, sous son regard sombre. C'était mon coeur qui s'emballait et la trace d'un sourire sur mes lèvres, lorsque je me suis affalée sur les fauteuils rouges du théâtre.

Je me suis mise à fantasmer alors que le mec parlait crise économique, politique, et qu'il nous racontant sa vie en prêchant la bonne parole de l'Europe, renversant l'historiographie avec un air convaincu. A force de nous répéter qu'il n'était pas un mec sûr de lui, on finirait presque par le croire...

Je me voyais déjà dessaper cet Adonis et lui demander de me baiser dans les chiottes que je sais à gauche lorsqu'on sort par la porte sur le côté. Froisser la chemise, déboutonner à la va vite, prendre ce sont j'ai envie. La discution autour d'un café viendrait après, et je lui demanderais peut-être son prénom, même si j'ai toujours peur que les prénoms cassent le mythe.

Aline me sort une réflexion désobligeante sur le mec qui se tient devant nous à blablater. J'atterris brutalement et j'ai envie d'une cigarette.

28/03/2010

Parfois, il m'arrive d'oublier mes pensées morbides. Je suis assise sur une chaise, je regarde le spectacle. Ils ont l'air heureux, à l'unisson, et j'ai très envie de pleurer. Cette fois ci, ça ne vient pas du ventre pourri, mais bien de la gorge, je me sens presque agitée de sanglots avant même d'avoir les larmes qui atteignent mes yeux. C'est un peu gênée que je m'arrête de respirer, pour calmer cette petite pointe de bonheur subtile et vibrante.

Hier soir, si je n'avais pas autant été défoncée sur le canapé de Lucas, j'aurais sauté par la fenêtre de la cuisine. Éclatée aux vents, la pluie dans les cheveux, le froid de la terre sur ma joue. Mon cœur bat trop vite.